VALÉRIE LÉTARD

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Après un an au ministère du logement, Valérie Létard retrouve son siège de députée

Après un an au ministère du Logement, Valérie Létard retrouve son siège de députée à Valenciennes. Elle compte notamment poursuivre son engagement sur le logement et travailler en étroite collaboration avec son suppléant Salvatore Castiglione. 

"Je termine ma mission demain soir à 23h59 et je passe le relais à Valérie, comme nous l'avons toujours fait, main dans la main", expliquait Salvatore Castiglione ce mardi 4 novembre. Pendant un an, il a représenté la circonscription à Paris, en s'impliquant notamment sur les questions de culture, de sport et d'éducation. Il a aussi défendu la situation des accompagnants d'élèves en situation de handicap, poursuivi le Tour de France du diabète initié par l'ancienne députée Béatrice Descamps, et porté une proposition de loi pour la généralisation de la formation aux gestes de premiers secours, également initiée par l'ex-députée. "Ce fut une expérience très enrichissante. Nous continuerons à travailler ensemble, autrement", assure-t-il.

"Un binôme fluide"

De retour sur les bancs de l'Assemblée, Valérie Létard tient à remercier son suppléant : "Ce n'est pas évident d'assumer la fonction de député dans un moment aussi particulier pour la vie politique française. Salvatore a su être efficace, tout en maintenant un lien fort entre le territoire et le Parlement." Elle insiste sur leur travail d'équipe, une méthode qu'elle revendique comme un héritage de Jean-Louis Borloo : "Nous formons un binôme fluide, au service du Valenciennois et du territoire."

Durant son passage au gouvernement, Valérie Létard a fait du logement sa priorité. Elle estime que la France traverse "une crise du logement sans précédent", marquée par une baisse de l'investissement locatif et des difficultés d'accès à la propriété. Elle rappelle avoir défendu plusieurs mesures : le renforcement du prêt à taux zéro, la possibilité de donations familiales avant succession pour aider les jeunes à devenir propriétaires, et le soutien au logement social par un renforcement des fonds propres des bailleurs. Elle souhaitait aussi redonner confiance aux investisseurs privés, avec un statut du bailleur favorisant l'investissement locatif dans le neuf comme dans l'ancien. "Aujourd'hui, le parcours résidentiel est bloqué. Si on ne relance pas l'accession, le locatif et le social, on creuse les inégalités", estime-t-elle.

"Ce n'était plus suffisant"

Valérie Létard se dit reconnaissante du soutien reçu au sein des gouvernements de Michel Barnier et François Bayrou, où elle a "trouvé une écoute réelle sur la nécessité de redonner confiance au secteur du logement". Mais elle reconnaît aussi une forme de frustration à ne pas avoir pu poursuivre cette action dans le nouveau gouvernement conduit par Sébastien Lecornu. "Les outils mis à disposition du ministère n'étaient plus suffisants pour mener la politique du logement telle que je la défends", explique-t-elle.

De retour à l'Assemblée, Valérie Létard compte prolonger les réformes engagées au ministère : "Avec Salvatore, nous avons déjà préparé des amendements sur le statut du bailleur privé et sur la relance du logement social." Elle mentionne également un plan logement étudiant, qui prévoit la création de 20 000 logements dans des locaux vacants. Le logement, rappelle-t-elle, représente plus de 20 % du PIB national et constitue "un élément essentiel de stabilité pour le pays".

"Nous voulons être constructifs"

Quelle attitude adoptera-t-elle face au nouveau gouvernement ? "Si le gouvernement joue sincèrement le jeu, nous jouerons la stabilité", répond Valérie Létard. "Nous voulons être constructifs, sans pour autant accepter tout sans condition." Salvatore Castiglione regrette toutefois son départ du ministère : "C'est un vrai gâchis. Valérie Létard avait su rassurer les professionnels du logement et remettre ce sujet au cœur des priorités nationales." Sur le climat politique, il appelle à davantage de sérénité : "On a parfois l'impression de perdre du temps à Paris, tant les débats sont incertains. J'espère que nous pourrons retrouver un fonctionnement plus apaisé."

Enfin, Salvatore Castiglione pourrait-il redevenir maire de Wallers-Arenberg, poste qu'il avait quitté en devenant député ? "Ce n'est pas un sujet tabou", confie-t-il. "On en discute avec Bernard Caron, qui occupe aujourd'hui le fauteuil de maire. Mais pour l'instant, il est urgent d'attendre et de voir comment les choses évoluent."

© L'Observateur du Valenciennois - 5 novembre 2025